Être à l’aise pour se faire payer en transformant son rapport à l’argent

Pas toujours facile de sentir à l’aise lorsqu’il s’agit de faire payer des séances d’Hypnose, souvent non remboursées, et souvent plus chères que d’autres formes d’accompagnement.

Voici quelques clés pour y voir plus clair.

Quand les clients potentiels trouvent que c’est trop cher

Si le temps n’est qu’une excuse qui ne cache qu’une mauvaise gestion des priorités, le « c’est trop cher » n’est souvent qu’une excuse à un manque d’engagement.

Pourquoi ?

Testez-le :

Lorsqu’une personne vous dit que c’est trop cher, dites-lui que vous comprenez et que vous lui proposez de lui donner quelques exercices gratuits à faire chez elle, et qu’elle vous fasse un retour dans 2 ou 3 jours.

Préparez un ou deux exercices simples, comme écrire quelque chose, faire une petite prescription de tâche, un moment d’auto-hypnose ou que sais-je.

90% des personnes qui vous auront dit que c’est trop cher ne vous feront pas de retour.

Renvoyez-leur alors un message en demandant comment ça s’est passé. Si 25% des personnes vous répondent, c’est bien, et elles vous répondront un flot d’excuses « j’ai eu un imprévu, merci mais j’ai pas eu le temps etc. »

Trop de personnes cachent derrière le « c’est trop cher », un manque d’engagement, de motivation et d’envie : ce ne sont pas des clients.

Et ceux qui l’auront fait et vous aurons envoyé un mail, faites-leur un prix, ils ont sans doute un problème d’argent et l’argent ne devrait pas être un frein à l’accompagnement.

Le rapport au prix de la séance

Dans le prix de la séance, il y a deux points clés :

Le rapport que vous avez au prix de la séance, dans lequel il y a quelques éléments principaux :

  • Ce que vous facturez n’est pas ce que vous gagnez. Évident à dire, mais souvent oublié. L’état et vos charges sont une grande majorité de l’argent que vous demandez
  • Ce que vous attribuez au prix de la séance. Beaucoup pensent vendre un résultat alors que c’est une histoire de temps et de chemin. Nous ne sommes pas des « dieux » et nous ne sommes que des expériences sur le chemin du changement dans la vie de nos clients. Parfois nous sommes vers la fin, après qu’une personne ait déjà vu 20 thérapeutes, et c’était le moment de changer. Parfois nous sommes au début, et les résultats ne sont pas à la hauteur de VOS attentes. Changer est un chemin et il serait bien prétentieux de croire que nous sommes les « sauveurs » potentiels de tout le monde. Même une séance « ratée » est une expérience vers un changement. Faites confiance à la vie. Et votre temps est précieux, c’est la seule ressource inépuisable de cette planète.
  • Une histoire de droit et/ou de valeur ?. Quelle valeur avez-vous ? Avez-vous le droit de gagner de l’argent ? Jusqu’à quel point ? Des questions sans doute à explorer en séance ou en auto-hypnose, c’est intéressant de questionner sa limite interne d’argent. Posez la question à votre inconscient, de la façon la plus neutre possible : « Ai-je le droit de gagner 1000 euros par mois ? » et vous montez de 1000 en 1000, jusqu’à ce que ça dise non, quand ça dit non, redescendez un peu, et vous avez votre limite, à l’euro près (cours de dichotomie, mathématiques de 5ème :D). Pour certains, ça dit « non » très vite, et il est peut-être temps de penser (ça tombe bien le temps c’est de l’argent) à nettoyer quelques trucs ici et là (c’est aussi valable pour nos clients)
  • Une histoire de temps. Rares sont les praticiens capables d’enchainer 10 séances par jour tous les jours. En hypnose, la moyenne tourne autour de 4-5 par jour. Mon père, psychiatre, enchaine des séances de 30mn toute la journée. Moi j’peux pas faire ça. Le prix de mon temps, plus rare donc, devient….plus cher. C’est normal, et pour vous aussi.

Le rapport que le client a au prix de la séance :

Prenons un exemple :

Dans quoi dépense-t-on notre argent une fois nos besoins primaires comblés ?

Les loisirs et le plaisir. (si tu as répondu « ben après j’en ai plus », relis les deux derniers points ci-dessus :D)

Une séance, au-delà de changer, c’est se faire un cadeau à soi, c’est s’offrir un moment privilégié avec soi-même. Cet espace est probablement ce qu’il y a de plus précieux au sein même d’une séance, qu’il est bien parfois d’éviter de polluer avec notre blabla inutile de praticien qui veut tout savoir, tout faire et tout contrôler.

Négliger ce paramètre, c’est dire à une personne que la valeur qu’elle s’accorde est faible, que la valeur du temps qu’elle s’accorde ne vaut rien.

Je doute que ce soit une bonne chose, et vous ?

Une histoire de valeurs

Bien sûr, parfois les personnes ont des problèmes d’argent, des vrais. Et on peut avoir envie d’aider, et d’accompagner avec les outils que nous connaissons.

Après avoir vérifié que l’engagement est là, que la motivation est là. Réduisez vos tarifs, laissez des créneaux « pro-bono », libres et gratuits pour ceux dans le besoin. Ca viendra répondre à vos valeurs d’accompagner et d’aider, tout en continuant de vivre de votre activité. Engagez alors les personnes, avec des gestes, des tâches, des « donnez ce que vous voulez ».

Lorsque quelqu’un vous paye 10 euros et qu’il en gagne 100 000, c’est rien.

Lorsque quelqu’un vous paye 10 euros alors qu’il en gagne 10, il vous a tout donné.

La valeur n’est pas dans le chiffre, elle est dans ce que représente de précieux ce chiffre.

Conclusion

Il y a sans aucun doute d’autres paramètres par rapport à l’argent, que ce soit pour vous ou vos clients, même si par expérience dans ces 3 clés on en retrouve une grande partie.

Que pensez-vous de la place de l’argent dans l’accompagnement ? Quel est votre regard sur cela ?

A très vite,

Laurent

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5 Commentaires

  1. Merci pour cet article Laurent !
    Je crois que le rapport à l’argent est une des choses qui peut le plus nous bloquer. J’ai pas mal travaillé dessus, mais il reste du boulot !

    Une des clés que j’ai trouvé dans un livre de Paul McKenna, c’est d’imaginer facturer 10 fois le prix d’une séance. Imaginer par exemple facturer 800€ la séance… Évidemment, ça paraît impossible. Mais après s’être concentré là-dessus quelques minutes, 80 € semble beaucoup plus raisonnable et facile à facturer.

    Une personne m’a déjà contacté en me demandant une réduction pour un forfait de plusieurs séances. J’ai proposé qu’on en discute à la première séance. Cette personne à annulé le matin même de la séance, et ne m’a jamais rappelé ensuite.
    Par contre, les personnes vraiment motivées ont argumentent rarement sur le prix même lorsqu’elles ont des difficultés…

    1. Exactement ! Et oui excellent tips de Paul McKenna, son livre est très « américain », comme la plupart, mais y’a beaucoup de choses bien dedans ! Merci pour le partage

  2. Bonjour, personnellement j’ai commencé en proposant des séances à 20 euros, histoire d’acquérir un peu d’expérience avant de m’autoriser à facturer 60 euros la séance ( j’exerce dans une petite ville), au bout de 3 clients à 20 euros la séance, le 3 ème client (qui venait pour un arrêt du tabac) me dit : » de toute façon si ça ne marche pas ce n’est pas grave, ce n’est pas le prix que ça m’aura coûté », et là, grosse prise de conscience sur l’utilité d’un certain coût ! Pour cette personne là 20 euros ne représentaient pas grand chose et je savais déjà que la séance risquait de « foirer »…Chaque client nous apprend quelquechose d’utile dans de nombreux domaines !!! A partir de ce moment là j’ai commencé à facturer la séance à 60 euros, à la première séance j’en sais suffisamment sur le client, ses capacités financières et sa motivation, si la personne est motivée et a peu de moyens, je propose une réduction à partir de la deuxième séance parce que j’ai remarqué que ceux qui ont peu de moyens ne se permettent même pas de demander une réduction…Par contre ceux qui ont les moyens sont les premiers à en demander une !!!! Pour ceux qui me disent d’entrée de jeu que c’est trop cher pour eux mais qui ne me donnent pas d’éléments me permettant d’en juger, je leur dis simplement qu’ils viennent me voir quand ils seront prêts…C’est vrai que c’est quelquechose de complexe…

  3. Bonjour Laurent et merci pour vos articles. Le domaine de la relation à l’argent est une de mes expertises de coach. Je pourrais en dire long sur le sujet. Pour ce qui est du praticien il est évident que cela devrait faire partie de la formation à son futur métier car la plupart des étudiants, et ce sans différence d’âge, se confrontent tardivement au fait d’annoncer leur tarif. Le rapport à l’argent touche à nos valeurs et nos croyances. Dans les niveaux logiques de Dilts nous savons qu’il faut traiter l’étage supérieur pour avoir une chance de régler le problème. Or, ici nous trouvons l’identité. A savoir qu’il est bon de faire un travail d’association de notre valeur d’échange identitaire au service que nous proposons à un tiers. Dans le cas de blocage lié à l’éducation et à la culture familiale un changement d’histoire sera nécessaire (PNL). Au-delà du contexte personnel, l’autre en face, rencontre également très souvent les mêmes difficultés relationnelles à l’argent. Cela peut être mis en relief dans le cadre d’un recadrage en une phrase, type commercial avec un contre exemple ou réévaluer à partir d’un point de vue d’une autre personne aimé du prospect…. qui ne tente rien n’a rien. Cordialement

    PS : je me permets de mettre le lien de mon blog sur le sujet https://consciencedelargent.com/

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